Un ami, Didier Kaminka, me propose de rencontrer Marco Ferreri. Lors
de notre entrevue, après avoir émis quelques grognements,
non traduisibles dans la langue des humains, Marco Ferreri accepte que je fasse
un bref séjour passe-muraille. Les jours s’écoulent
et son regard que je croise parfois, subrepticement, m’apparaît
plus bienveillant ou disons pour être honnête plus présent
à mon égard. Malgré l'accord de départ, ce
ne sont plus des jours qui s’écoulent mais des mois et
je suis devenu un des éléments de l’équipe.
Un jour il me demande d’apporter mes photographies. Il les regarde
et me propose de venir chez lui pour en parler, ce que naturellement
je m’empresse de faire. De nouveau il les compulse et décide
de les exposer pendant la présentation de son film au Festival
de Cannes. Malheureusement les évènements en ont décidé
autrement, son film ayant été un échec commercial. Je crois que nous nous sommes estimés, en tout cas ce fut, pour
moi, un moment important.